Le processus de vieillissement de la population française enclenché, il est prévu que d’ici 2030, les demandes sur le marché de l’Ehpad (établissements d’hébergement pour personne âgée dépendante) vont exploser. En effet, grâce aux progrès de la médecine, les Français vivent plus longtemps.
Mais si c’est une bonne chose de vivre plus longtemps, il faut dès à présent penser à la prise en charge des personnes âgées dépendantes. C’est ce que souligne Jean-Marie Robine, directeur de recherche à Inserm. Sommes-nous prêts à accueillir ces personnes en situation de dépendance ? La réponse à cette question est affirmative.
Le marché EHPAD se porte bien
Le marché de l’Ehpad a effectivement le vent en poupe. Selon les statistiques de ce marché, au premier semestre de 2016, l’investissement dans ce secteur a grimpé de 60 % dans tout le territoire européen. Le montant investi pour cette période s’élève à 2,6 milliards d’euros.
La France est en tête de liste en termes d’investissement dans les Ehpad avec 878 millions d’euros investis au premier semestre de 2016. En comparaison, l’Allemagne a investi 870 millions d’euros pendant la même période pour les établissements de ce type.
Les investisseurs sont avant tout attirés par les nombreux avantages qu’offre l’investissement dans sur le marché de l’Ehpad en l’occurrence la fiscalité. Dans l’immobilier classique, les impôts fonciers peuvent atteindre un taux de 45 %. En investissant dans ce secteur, il est possible d’être exonéré sur 80 % des revenus.
Des améliorations à prévoir sur le marché de l’Ehpad
Plusieurs améliorations doivent être apportées au fonctionnement des Ehpad en attendant le pic du vieillissement de la population. Selon les observations des experts, les établissements n’opèrent pas tous avec la même rigueur. Que ce soit en termes de disponibilité du personnel soignant ou de l’état des infrastructures, des améliorations sont à prévoir rapidement.
La formation des infirmiers et des aides-soignants doit aussi figurer dans l’ordre des priorités. Selon le Professeur Gilles Berrut du pôle hospitalo-universitaire de gérontologie clinique de Nantes, il est grand temps que le diplôme d’études spécialisées complémentaires de gériatrie soit élevé au niveau d’un diplôme d’études spécialisées à part entière.
Les infirmiers et les aides-soignants seront alors mieux formés. Dans un autre ordre d’idées, il est aussi nécessaire d’accroître le nombre d’Ehpad publics en prévision pour les résidents qui n’ont pas les moyens.
Autant d’éléments qui permettent de se projeter sur une croissance pour ce type d’investissements, avec des établissements mieux adaptés tant en termes de soins, que du point de vue du bâti.